Anastarion Fouettebrume

Voici ce qu'on appelle un back ground. Une biographie si vous préferez. C'est un moment important de la vie de votre personnage, le comment du pourquoi il a commencé sa quete. C'est sensé décrire sa personnalité, son caractère et ses objectifs. Cette histoire parle de Anastarion Fouettebrume, un des mes anciens personnages, j'espère qu'elle vous plaire. Le BG de Leilos arrivera sous peu.

Anastarion Fouettebrume, ou la légende de l'enfant loup.

Le soleil déclinait, finissant sa course dans les terres inconnues de l'Ouest, bien au delà de Kalimdor. La nuit tombait lentement sur la forêt d'Orneval. Sous les arbres, dans l'épais bois de feuillu, des bruits de lutte résonnaient, perçant le silence éternel de ce lieu, puis une course... Un aboiement, plusieurs, des hurlements... Un adolescent fuyait une meute de loup.
Cela faisait quelques jours, bientôt une semaine que le jeune elfe de la nuit était traqué par ces bêtes. Seul dans l'immensité sauvage, il avait pourtant survécu. Affaibli, Affamé, a bout de force et de courage, le corps transi par le froid de l'Hiver, il avait déjà cotoyé la mort un grand nombre de fois, repoussant inlassablement ses prédateurs. Se nourrissant d'herbe et de racines, il luttait tant bien que mal contre les intempéries et la peur.
Armé simplement d'une petite dague, l'adolescent combattait pour sa vie. Il avait bien mutilé ou tué quelques loups mais ils étaient trop nombreux, revenant sans cesse, encore et encore... Menée par un alpha la meute était infatiguable et assoiffé de son sang. Le mâle dominant, un énorme loup gris, aux crocs acérés et aux muscles puissants paraissait vouloir jouer avec sa proie, la sachant acculé, il savourait la chasse. Le "Hurleur" comme l'appelait le jeune elfe n'abandonnerait pas.

La forêt... dense et infinie. Les seules créatures doués de conscience dans cet espace interminable étaient des orcs en patrouille. Enfant elfe, isolé et fragile, le jeune fuyard ne pouvait montrer sa présence même si cela devait le sauver du Hurleur et de sa meute. La guerre entre les orcs et son peuple n'était pas encore declarée mais la lutte dans Orneval était pourtant bien vivace et lui même ferait donc un prisonnier de choix, esclave de ses bienfaiteurs pour des siècles et des siècles. Il préférait encore mourir, dévoré par les loups que de subir un tel destin.
Alors l'adolescent se cachait, courait, luttait, tuant pour sa survie... Vers le rivage, vers un secours...

Les nuits, solitaires et glacés, l'enfant ne dormait que d'un oeil, sursautant au moindre bruit. Les jours, défilant si lentement, passés a fuir, bravant les intempéries et les privations... Le jeune elfe, malgré son état d'épuisement sentait une nouvelle force germée a l'intérieur de son corps. Là où d'autres auraient perdus tout espoir et n'auraient fait qu'attendre la mort, lui au contraire se battait, faisant lentement de ce lieu dangereux sa demeure, son territoire.
Les soleils passant les uns après les autres, l'adolescent reprenait vigeur, suivant la course de l'astre du jour puis de la lune, espérant en une possible échappatoire. Peu a peu, sans s'en douter, il se rapprochait de l'orée du bois. Il avait déjà croisé un puits de lune , héritage de son peuple, bientôt il rejoindrait la civilisation.
A cette pensée, un étrange sentiment envahit le coeur de l'enfant. La civilisation... Les Kal dorei, Darnassus... voulait il vraiment retrouver ce monde ? Ici, dans cette solitude, il avait découvert une Vérité, une de ces vérites dont on approche qu'au seuil de la mort. Dans cette forêt eternelle, retournant dans un état sauvage et primitif, il avait retrouvé en lui l'essence de sa race. Cette force insoupsonnée qui habitait chaque être et qui faisait de lui maitenant quelqu'un d'autre. Quelqu'un de bien supérieur au commun des citadins vautrés dans le confort et l'auto satisfaction.
Fort... Le jeune elfe se sentait enfin fort...

Arrêtant sa course dans une petite clairière, un sourire apparu sur le visage de l'adolecent. Il s'assit sur une pierre, et attendit. Bientôt, comme il le pensait, des yeux émergèrent du bois, puis plusieurs formes. Le Hurleur et ses suivants... Fidèle a son nom, dès qu'il vit sa proie a sa merci, le chef de la meute poussa un hurlement qui fit trembler la forêt. Mais l'elfe ne bougea pas. Sa dague a nu, il se leva lentement, invitant l'alpha a s'approcher. La bête, intelligente s'avança de quelques pas, seul. Elle avait accepté le défi. La poursuite s'arrétait ici.
L'adolescent ne fit aucuns gestes. Ses membres ne tremblaient pas. Il ne Il ne craignait plus ce monstre de chair et d'os. Intimidant, puissant, le Hurleur fit quelques pas, décrivant un demi cercle autour de sa proie. Même quand l'alpha, sur de sa force, bondit d'un saut prodigieux, l'enfant elfe garda son sang froid. En un instant, le Hurleur fut sur lui...
Un éclair fendit l'air suivit par un cri. Le duel était déjà terminé. Il n'y avait qu'un seul vainqueur.

Quelques jours plus tard, une forte agitation régnait dans les rues d'Astranaar, le principal village elfe d'Orneval.
- Les loups arrivent, disait on. Une meute énorme ! Sortez les épées, cachez les enfants !
Un personnage, isolé dans un coin d'ombre de l'auberge sourit en entendant ces mots. Lui n'avait pas cette peur primitive des loups et au contraire ces annonces lui paraissaient être un heureux présage
- Bien, bien... murmura t'il, souriant, en faisant tourner le vin vert a l'intérieur de son gobelet. Il ne devrait plus tarder maintenant...
Les Sentinelles en alerte attendaient avec crainte le début de la nuit. Les quelques éclaireurs envoyés a la rencontre de la meute avaient rapportés des nouvelles inquiétantes. Des dizaines de prédateurs avancaient vers Astranaar, le groupe grossissant de plus en plus. C'était comme si tous les loups d'Orneval s'étaient regroupés.
La peur hantait maintenant le village. Des interrogations planaient et sémaient le doute dans l'esprit des gens. Etait ce une nouvelle invasion de la Légion qui avaient corrompus ces créatures, une attaque d'orcs, on savait qu'ils avaient réussis a domestiquer des loups... Déjà des courriers rapides avaient été envoyés a Darnassus, la menace étant bien trop réel pour être ignoré mais les renforts arriveraient trop tard...
Au crépuscule, l'étranger de l'auberge se leva. Il était très grand, même pour un elfe de la nuit, son visage recouvert par une profonde capuche ne laissait paraitre aucunes émotions. Se dirigeant vers la sortie est de la ville, une garde l'interpella dès qu'il l'eut dépassé.
- Eh monsieur, c'est dangereux dehors. Restez ici ! M'écoutez vous ?
- Ne vous inquiétez pas... répondit l'elfe mystérieusement.
La Sentinelle se tut. Car dépassant du manteau de son interlocuteur, elle avait vu ce qui semblait être une gigantesque épée a deux mains. Qui que fut cet étranger, il n'était pas ordinaire.
L'épéiste s'arrêta à quelques dizaines de mètres du village et se coucha non loin d'un arbre solitaire, les mains derrière la tête et les yeux dans les étoiles. Il s'assoupit, inconscient de danger qui s'approchait d'Astranaar.
Jusqu'au moment où un sourire naquit sur son visage. Suivi de nombreux hurlements, venant de l'est, du plus profond des bois.


Dans la nuit glaciale, au coeur même de la forêt d'Orneval, apparu devant les yeux de ces habitants un bien étrange spectacle. Des loups, une cinquantaine de loups marchaient en direction d'Astranaar, leur pelage étincelant a la lueur des torches de lune qui éclairaient les environs du village. Leur regard ne reflétait aucune menace, et a au délà de la portée d'une flèche, la meute s'arrêta. Tous s'assirent et hurlèrent en choeur. Cette triste symphonie a la tonalité grave et profonde résonna longtemps dans le bois dormant. Les loups avaient perdus puis retrouvé un meneur et déjà ils le voyaient disparaitre.
Car, entre les créatures des bois et le village elfe avanaçait a pas lents et digne une petite forme. A première vue, on aurait du un loup bipède mais en se rapprochant davantage, on pouvait distinguer que c'était en fait un jeune elfe. Recouvert d'une peau de loup ensanglanté qui le protégait du froid, il avait le regard froid et dur. A moitié de distance, il leva haut son poing et sans se retourner poussa un hurlement a faire palir de jalousie l'autrefois puissant "Hurleur". Les loups l'imitèrent, criant a leur tour a la lune, puis rapidement, ils se levèrent et disparurent dans la nuit qui les avait enfantés. Leur tâche était acomplie, le nouvel alpha était rentré sauf chez les siens.

L'enfant sauvage s'apprétait a pénétrer en ville quand il reconnut, dos a un arbre, sur sa droite a quelque distance de lui, celui qu'il était venu retrouver. Le rejoignant, le jeune elfe regarda pour une fois son ainé droit dans les yeux sans défaillir.
- Alors tu t'en es sorti, parla enfin l'épéiste au visage chaché après quelques secondes de silence. Et d'une bien belle manière a ce que je vois.
- Oui... répondit l'adolescent baissant cette fois le regard. J'ai eu peur, froid et faim mais j'ai survécu.
- M'en veux tu ? le coupa l'adulte
- Non, maître. Et je vous remercie de m'avoir fait passé cette épreuve. Maintenant je me sens...
- Tu peux le dire, Anastarion, tu es devenu fort. C'était ta dernière épreuve. Celle qui devait juger si tu étais digne de poursuivre mon enseignement. Seul, en plein coeur de la grande forêt, avec juste une dague pour t'en sortir... A partir de maintenant, je t'apprendrai les secrets de la lame. Viens rentrons...
Sans même un dernier regard sur Astranaar et sous les yeux des Sentinelles et des quelques villageois médusés, maître et élève disparurent dans les ténèbres d'Orneval. La rumeur des étranges événements de cette nuit se propagea rapidement dans les contrées elfe puis au delà. Et encore plus rapidement, cette histoire devint légende puis un conte narré les soirs d'hiver au coin du feu pour le plus grand plaisir des enfants de Darnassus. La légende de l'enfant loup, sorti des profondeurs de la profondeur de la grande forêt...

Dix ans ont passés... Et toujours quelque part dans Orneval...
- Anastarion, l'heure est venu pour toi de partir. Tu es adulte, et fort mais il te reste beaucoup de choses à apprendre. Le monde est vaste, rempli d'enseignement.
Le maître d'arme parlait et son disciple écoutait. Agenouillé dans une position de respect, on pouvait constater le changement qu'avait apporté les années au jeune enfant loup qu'était Anastarion. Plus grand que le commun des elfes, les cheveux bleux nuits coupés mi longs, le visage dur et le regard froid, il était beau et d'allure noble.
- Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi, maître. Je me montrerai digne de vous, je le promet.
- Plus de maître entre nous, Anastarion. Appelle moi par mon nom : Echtelion. J'ai fait de toi non pas mon successeur mais un Kal Dorei dont le destin n'appartient qu'à lui même. Je t'ai autrefois recueilli à la mort de tes parents, te retirant de force a la garde de ta famille, commercante a Darnassus. Et je vois maintenant que j'ai bien fait. Ton potentiel a crû avec l'âge et tu t'es montré méritant, bien au delà de mes espérances. Tu es solide, tu deviendras un guerrier d'exeption. Vas maintenant. Il est temps.

Le jeune elfe se leva et se détourna de l'être qui lui avait a la fois servi de maître et de père. Son baton dans le dos et son sac en toile sur l'épaulé, il quitta la petite clairière qui l'avait vu grandir, souffir et devenir adulte. Bien qu'il ait le coeur lourd de peine, Anastarion était cependant heureux. Comme son mentor l'avait dit, il était jeune, il était courageux, il était prêt a parcourir le monde. La liberté dont il avait toujours eu soif était maintenant a portée de main. Suivant les conseils d'Echtelion, il se dirigerait vers Teldrassil, le nouveau berceau de son peuple puis Hurlevent, capitale des hommes et de l'alliance.

Le maître maitenant seul, sentit soudain le poids des années sur ses épaules. Anastarion parti, la petite cabane solitaire semblait bien vide. Qu'allait il faire maintenant ? Rentrerait il a Darnassus ou resterait il ici, améliorant son propre entrainement ? Il ne savait pas encore mais regardant les nuages blancs défilés dans le ciel d'Azur, il se dit que de toute façon, sa décision ne changerait guère le destin du monde. La guerre approchait. La légion reprenait force. Et les races mortels ne pourraient lutter.
- Ana... sois prudent mon fils, murmura t'il d'une voix fatigué. Observe et constate la faiblesse des peuples, adversaires du grand Mal. Et deviens encore plus fort pour leur montrer la voie...